Sous une apparente aridité, les milieux naturels des plateaux et des vallées d’Ardèche abritent une étonnante biodiversité.
Les pelouses sèches et la garrigue
Une végétation adaptée aux sols calcaires
Le massif calcaire fissuré et plein de failles ne retient pas l’eau en surface. Des pelouses sèches se sont développées sur ces sols pauvres et drainés : elles fixent une couche de nutriments pour l’essor de la flore méditerranéenne : lavande, thym, Aphyllante de Montpellier, Buis.
La garrigue, un vivier de petites bêtes
De nombreux invertébrés vivent ici : criquets, abeilles, papillons, mille-pattes servent de nourriture à de plus gros insectes comme les mantes religieuses, les sauterelles ou les araignées. Les reptiles et des oiseaux nombreux trouvent aussi là une excellente nourriture.
Près des pelouses sèches et propice aux cachettes, la garrigue offre un habitat de choix pour les reptiles.
Les forêts de chênes verts et blancs
Les chênes armés contre la sécheresse
Les forêts de chênes verts sur les plateaux et de chênes blancs dans les vallons résistent bien à la sécheresse. Ces chênaies méditerranéennes offrent abris, nourriture et tranquillité à une faune discrète qui se cache dans les feuillages et les fourrés.
La Cigale ayant chanté tout l’été
Des insectes, des mammifères (Sanglier, Renard roux, Ecureuil, chauve-souris), des reptiles et des oiseaux sont présents dans les chênaies d’Ardèche. Les cigales pondent leurs œufs dans les branches sèches à la fin de l’été ; après éclosion, à l’automne, les larves rejoignent le sol où elles restent plusieurs années.
Seize espèces de cigales sont recensée en France. C’est l’animal emblématique du climat méditerranéen.
Les rivières des Gorges de l’Ardèche
La ripisylve, forêt des bords de rivières
Les crues et les périodes d’étiage entraînent des variations de plusieurs mètres du niveau de l’eau dans les rivières ardéchoises. La végétation s’est adaptée aux inondations, courants fort et sécheresse. Le paysage présente une alternance d’arbres comme les saules et les peupliers, mais aussi des mousses, des dunes de sables, des bancs galets.
Comme un poisson dans l’eau
Des nombreux animaux affectionnent les milieux humides propices à leur subsistance. Outre les 150 espèces d’insectes recensés aux abords des rivières, des mammifères comme le castor, des amphibiens et des reptiles, des oiseaux comme le Martin-pêcheur vivent dans ce milieu naturel. Mais ce sont bien sûr les poissons les plus nombreux, avec des espèces d’eaux vives (Goujon, Chevaine, Barbeau…) et d’autres qui aiment les zones plus profondes (Carpe, Perche, Sandre, Gardon, Ablette).
Dans l’Ardèche et ses affluents, où la température atteint facilement 27°C en été, vivent de nombreuses espèce de poissons.
Le canyon des Gorges de l’Ardèche
De grandes parois rocheuses
Les hautes falaises du canyon des Gorges de l’Ardèche ont été creusées par la rivière au fil des millénaires. Les baumes et les éboulis proviennent de l’érosion par l’alternance gel/dégel. Les espèces vivant dans ce milieu naturel sont très spécialisées et se développent lentement : ce sont par exemple des bonsaïs ! On y trouve aussi la Biscutelle à feuilles de chicorée, l’Alysson à gros fruits ou encore le très ancien Genévrier de Phénicie.
Des rapaces dont les effectifs augmentent doucement
Quelques mammifères apprécient ce milieu rupestre, comme la genette commune, la fouine, ou encore les troupeaux de chèvres qui occupent notamment la rive gauche de l’Ardèche entre les bivouacs de Gaud et de Gournier. Les rapaces, notamment l’Aigle de Bonelli et le Vautour percnoptère, par bonheur, sont de retour.
Pour maintenir le Vautour percnoptère dans son milieu naturel, des placettes d’équarrissage naturel ont été disposées à son attention.
Mais ces espèces de grands rapaces dits « territoriaux » sont très sensibles au dérangement.
Les grottes et les cavernes
Un massif calcaire plein de cachettes !
Les eaux de pluie qui s’infiltrent dans le massif y creusent des réseaux de galeries et de cavités. Millimètre par millimètre, elles produisent des concrétions aux formes curieuses et rigolotes.
Des chiroptères au paradis
Quelques invertébrés des cavernes apprécient ce milieu sombre et humide. La présence de l’Isopode, un grand crustacé, est remarquable puisque seules deux autres stations sont connues dans le Gard et l’Hérault. Mais ce sont bien sûr les chauves-souris, elles-aussi très sensibles au dérangement et protégées par la loi française, qui trouvent là le meilleur refuge.
Au moins vingt-et-une des trente espèces de chauve-souris recensées en France se plaisent à vivre dans les grottes et les cavernes d’Ardèche. Notre responsabilité en termes de protection de ces animaux est donc de niveau national et européen.